Glossaire
B
biologie moléculaire : science fondamentale qui a pour objet la formation, la composition et les rapports entre elles des espèces chimiques du vivant, en particulier des ADN et ARN dont dépendent à chaque instant et dans chaque cellule vivante la synthèse et la dégradation des protéines via le degré d'activation des gènes dont dépendent cette synthèse et cette dégradation. Un tel contrôle épigénétique des protéines en tant qu'éléments constitutifs de la cellule et médiateurs de ses fonctions les plus diverses, se fait au pro rata des besoins cellulaires du moment sous l'influence ininterrompue de l'environnement intracellulaire immédiat. Enfin cet environnement immédiat dépend lui-même de toute une série de "cercles environnementaux" de plus en plus larges : environnement de la cellule, de l'organe, de l'organisme sur tous les plans (physique, affectif, social, etc.).
branche de production [du système de santé suisse selon la citation [91]] : principal domaine créateur de valeurs sous la forme des productions pharmaceutiques et de technologie médicale. A noter qu'en économie la production est tout ce qui contribue au produit intérieur brut (PIB), c'est-à-dire l'ensemble des biens et services produits au cours d'une année sur le territoire d'un pays donné [59]. Par exemple, en 2010, le système de santé suisse a créé, exportations comprises, une valeur de quelque 60 milliards de CHF [91].
C
cocktail d'hormones de l'amour : ensemble des hormones produites par la mère (et en partie aussi par le fœtus) au moment où elle donne naissance. La principale est l'ocytocine, hormone de l'amour et de l'altruisme par excellence. Elle atteint sa concentration maximum chez la mère dans la région de son système nerveux central où elle est produite, région qui est aussi celle des récepteurs à cette hormone. La stimulation de ces récepteurs déclenche l'instinct maternel primal. Une autre hormone est la noradrénaline, encore présente chez le nouveau-né immédiatement après l'accouchement et qui serait responsable, entre autres, de la dilatation de ses pupilles (l'un des signaux du bébé propres à attirer l'attention de sa mère pour qu'elle le regarde et s'attache à lui). Concernant l'ocytocine, son administration par injection intraveineuse dans le seul but de déclencher le travail artificiellement (avant, donc, qu'il ait débuté spontanément suite à la sécrétion de l'hormone par la mère dès l'instant où le fœtus a enfin ‘décidé’ de naître), ou encore pour tonifier l'utérus au cours d'une césarienne, induit dans le sang maternel des concentrations énormes. Celles-ci ont l'inconvénient de désensibiliser les récepteurs des seins, avec un effet défavorable sur l'allaitement. Autre inconvénient majeur d’une injection d’ocytocine: la barrière hémato-encéphalique étant peu perméable à cette hormone, une administration même massive ne déclenche pas l'instinct maternel primal. Il existe certes une composante culturelle de l'instinct maternel, mais l'expérience montre que celle-ci ne peut se substituer à celle, irrépressible, initiée par les récepteurs centraux de l'ocytocine. La fréquence relativement élevée aujourd'hui de dépressions dites du ‘post-partum’ (même si leur origine est souvent antérieure à l'accouchement) pourrait être due aux pratiques interventionnistes autour de l'accouchement. Heureusement, un mouvement favorable au retour à une plus grande confiance dans les processus naturels semble aujourd’hui s'amorcer, tant chez les parturientes elles-mêmes que chez les sages-femmes et chez certains obstétriciens [86].
conception: acte au cours duquel un nouvel humain est créé, du seul fait que la contribution féminine (production d'un ovule mature) coïncide avec la contribution masculine (fécondation de cet ovule par un spermatozoïde).
D
désir : moteur profond qui pousse une personne à atteindre un objectif gratifiant. Selon Carlos Tinoco [92], le désir «plonge toujours ses racines là où le Sujet est aveugle à lui-même, dans son histoire personnelle». En d'autres termes, il les plonge jusque dans la vie primale de l'individu et se distingue, en cela, du simple vouloir.
destin : s'il n'y a pas pire destin, pour un individu, que de vivre sans pouvoir aimer, il n'y a pas pire destin pour l'humanité que celui, cumulé, de tous ses représentants dont les avidités affective et/ou matérielle sont sans limite car jamais suffisantes pour compenser un "manque primal".
développement intra-matriciel : développement de l'organisme au cours des quelque neuf mois, pour un humain, entre sa conception et sa naissance.
DEW : sigle de Distant Early Warning (avertissement précoce à distance), utilisé ici en tant que métaphore créée en 1964 par Marshall McLuhan: un DEW peut "dire à la vieille culture ce qui commence à lui arriver". Plus spécifiquement, dans le présent contexte, c'est l'avertissement qu'un dogme de la santé publique est sur le point d'être dépassé par la révélation, due aux sciences de la vie, de ce que pourra être une vraie promotion de la santé (promotion de la santé par excellence).
dichotomie : opposition tranchée entre deux choses, en l'occurrence entre ce qui ne dépendrait que du patrimoine génétique et ce qui ne dépendrait que des conditions environnementales agissant sur lui à toutes les échelles de distance et de temps.
dissipation : en thermodynamique, dégradation d'énergie libre (mécanique, chimique ou lumineuse) en chaleur, soit directement, soit au cours d'une chaîne de processus physico-chimiques que cette énergie a rendu possibles. Lorsque cette chaîne de processus est un objet vivant, cette dissipation d'énergie contribue à la croissance, au maintien de la structure et aux fonctions de cet objet, dont celle qui est de produire un "travail extérieur". Exemple humain: transporter un sac de riz (+ le poids du corps de celui ou celle qui le transporte) du rez de chaussée à l'étage d'un immeuble. Lorsque la chaîne de processus est un moteur à explosion, la dissipation d'énergie fossile ne sert qu'à faire fonctionner ce moteur. Exemple humain: déplacer une personne (+ le poids de la voiture qu'elle conduit) d'une ville à une autre, sans croissance ni entretien du moteur.
dissipation de puissance individuelle (DPI) : quantité d'énergie par unité de temps (ou puissance) qu'un individu dissipe. Les objets vivants le sont d'autant plus (vivants) qu'ils sont de meilleurs capteurs d'énergie en provenance de leur environnement. Au sens thermodynamique du terme, tout organisme vivant est une structure dissipative, c'est-à-dire une structure instable à sa température de fonctionnement et qui donc, pour maintenir cette structure et ses fonctions, doit constamment utiliser un flux d'énergie chimique (et/ou lumineuse pour les organismes qui ont une fonction photosynthétique). Globalement la DPI sert à la croissance et à l'entretien de l'organisme, ainsi qu'à sa production d'un "travail extérieur" au sens large, par unité de temps. Exemples : au profit d'une entreprise, aussi bien le résultat à long terme de l'effort intellectuel de son PDG (résultat des exercices annuels), que le savoir-faire et l'effort musculaire à long terme associés aux fonctions d'un camionneur de cette entreprise. C'est cette part-là de la DPI d'un employé qui intéresse son employeur au sens large (exemple pour une entreprise : l'actionnariat via l'administration et toute la hiérarchie qui en dépend), et qui justifie le salaire que cet employeur concède à cet employé.
En gros, la DPI est d'autant plus grande, pour un organisme, que son espèce a acquis au cours de l'évolution plus d'emprise sur son environnement en devenant plus efficace et plus rapide à en tirer les ressources énergétiques nécessaires au maintien de son fonctionnement devenu plus dispendieux. L'apparente circularité de cette dernière assertion vient ici du fait que, pour un objet vivant, toute relation de cause à effet entre sa structure et ses fonctions n’est qu’illusion due au réflexe qu’on a eu longtemps d’assimiler un organisme vivant à une machine. Si pour une machine il nous est loisible de dire que sa structure – conçue par l’ingénieur – est "cause" de sa fonction, il en est tout autrement pour un objet vivant.
Une propriété très générale des contraintes physiques est de créer des structures fonctionnelles qui tendent à soulager ces contraintes; il s'agit là en quelque sorte d'une généralisation du principe de Le Chatelier-Braun (en.wikipedia.org/wiki/Le_Chatelier's_principle). Par exemple, dans la célèbre expérience dite du plat de Bénard (fr.wikipedia.org/wiki/Cellules_de_Bénard), la contrainte exercée par un gradient de température vertical sur une couche d'eau horizontale crée en elle une structure qui tend à diminuer cette contrainte par rapport à ce qu'elle serait en l'absence de la structure. Et si la contrainte est maintenue constante (ce qui est le cas dans l'expérience de Bénard), la structure a pour fonction d'augmenter le flux de chaleur à travers la couche d'eau. Dans un cas comme dans l'autre, il n'y a pas de relation de cause à effet entre la structure (cellules hexagonales de convection d'eau en l'occurrence) et la fonction (augmentation de flux de chaleur à travers la couche d'eau en l'occurrence): structure et fonction sont générées simultanément sous l'effet de la contrainte (contrainte thermique en l’occurrence). Il en est de même pour les structures et fonctions des objet vivants. Elles sont apparues – et continuent d'apparaître, être maintenues, "travailler" et évoluer – sous l'effet de (et en même temps que) de multiples contraintes résultant toutes, plus ou moins directement (très indirectement lorsqu'il s'agit de la combustion de carburants fossiles), du rayonnement solaire que reçoit notre planète. Plus indirectement que directement pour ceux qui n'ont pas de fonction photosynthétique, les objets vivants captent une partie du flux d'énergie dont la source première est le rayonnement solaire: le flux d'énergie qu'ils tirent de leur alimentation végétale et animale, et/ou celui qu'ils tirent de la combustion de réserves de carburants fossiles. Au final, c'est bien de la dissipation du rayonnement solaire sur terre que dépend le développement, le maintien, le "travail extérieur" et l'évolution de toutes les structures dissipatives terrestres toujours dans le sens, en particulier pour les espèces vivantes, d'un accroissement progressif de complexité, d'instabilité et de DPI.
Enfin, c'est aussi aux dépens de cette source première et d'autres ressources tirées de son environnement (sous forme de matériaux bruts et d'une partie de la DPI d'autrui) qu'un individu peut encore accroître son pouvoir économique, lequel n'est autre qu'un équivalent monétaire de DPI.
En gros, la DPI est d'autant plus grande, pour un organisme, que son espèce a acquis au cours de l'évolution plus d'emprise sur son environnement en devenant plus efficace et plus rapide à en tirer les ressources énergétiques nécessaires au maintien de son fonctionnement devenu plus dispendieux. L'apparente circularité de cette dernière assertion vient ici du fait que, pour un objet vivant, toute relation de cause à effet entre sa structure et ses fonctions n’est qu’illusion due au réflexe qu’on a eu longtemps d’assimiler un organisme vivant à une machine. Si pour une machine il nous est loisible de dire que sa structure – conçue par l’ingénieur – est "cause" de sa fonction, il en est tout autrement pour un objet vivant.
Une propriété très générale des contraintes physiques est de créer des structures fonctionnelles qui tendent à soulager ces contraintes; il s'agit là en quelque sorte d'une généralisation du principe de Le Chatelier-Braun (en.wikipedia.org/wiki/Le_Chatelier's_principle). Par exemple, dans la célèbre expérience dite du plat de Bénard (fr.wikipedia.org/wiki/Cellules_de_Bénard), la contrainte exercée par un gradient de température vertical sur une couche d'eau horizontale crée en elle une structure qui tend à diminuer cette contrainte par rapport à ce qu'elle serait en l'absence de la structure. Et si la contrainte est maintenue constante (ce qui est le cas dans l'expérience de Bénard), la structure a pour fonction d'augmenter le flux de chaleur à travers la couche d'eau. Dans un cas comme dans l'autre, il n'y a pas de relation de cause à effet entre la structure (cellules hexagonales de convection d'eau en l'occurrence) et la fonction (augmentation de flux de chaleur à travers la couche d'eau en l'occurrence): structure et fonction sont générées simultanément sous l'effet de la contrainte (contrainte thermique en l’occurrence). Il en est de même pour les structures et fonctions des objet vivants. Elles sont apparues – et continuent d'apparaître, être maintenues, "travailler" et évoluer – sous l'effet de (et en même temps que) de multiples contraintes résultant toutes, plus ou moins directement (très indirectement lorsqu'il s'agit de la combustion de carburants fossiles), du rayonnement solaire que reçoit notre planète. Plus indirectement que directement pour ceux qui n'ont pas de fonction photosynthétique, les objets vivants captent une partie du flux d'énergie dont la source première est le rayonnement solaire: le flux d'énergie qu'ils tirent de leur alimentation végétale et animale, et/ou celui qu'ils tirent de la combustion de réserves de carburants fossiles. Au final, c'est bien de la dissipation du rayonnement solaire sur terre que dépend le développement, le maintien, le "travail extérieur" et l'évolution de toutes les structures dissipatives terrestres toujours dans le sens, en particulier pour les espèces vivantes, d'un accroissement progressif de complexité, d'instabilité et de DPI.
Enfin, c'est aussi aux dépens de cette source première et d'autres ressources tirées de son environnement (sous forme de matériaux bruts et d'une partie de la DPI d'autrui) qu'un individu peut encore accroître son pouvoir économique, lequel n'est autre qu'un équivalent monétaire de DPI.
E
environnement du génome (synonyme: épi-génome) : ensemble des espèces chimiques, et des processus épigénétiques résultant de leurs interactions, qui agissent sur les gènes d'une cellule (donc sans modifier les séquences de nucléotides qui constituent ces éléments du patrimoine) en opérant un choix, selon les besoins du moment, parmi les informations qu'ils contiennent. A noter que la majeure partie de notre ADN total (peut-être le 98% puisque notre génome proprement dit n'en constituerait guère que le 2%) est partie intégrante de l'épi-génome.
environnement humoral-tactile-affectif : ici, humoral [qui relève de toutes substances biochimiques convoyées, en masse ou par diffusion, dans les humeurs ou fluides de l’organisme] fait référence au complexe psycho-neuro-immunitaire [ensemble des relations étroites entre psychisme, système nerveux périphérique et système immunitaire]; tactile fait référence à la sphère sensorielle (donc à tous les sens) qu'on a ici réduite à tous contacts de la peau et des muqueuses avec le monde environnant et plus particulièrement avec un autre organisme; affectif fait référence à toute manifestation d'attention et de réponse d'un organisme à un autre. Dans les sociétés vernaculaires [93], comme dans nos sociétés industrielles dans la mesure où père et mère parviennent à se soustraire au stress sociétal, le fait de porter un bébé à même la peau (ou presque) jusqu'au milieu de sa première année constitue pour lui l'élément le plus déterminant d'un bon environnement humoral-tactile-affectif [94].
épidémiologie sociale : ici, domaine d'étude de la distribution, dans les communautés, de divers indices de mauvaise santé somatique ou psychique, et des déterminants sociaux de cette distribution.
épigénétique : en tant que branche de la physiologie, plus particulièrement de la biologie moléculaire, l’épigénétique est un domaine d'étude en pleine expansion. Il recouvre le vaste ensemble des processus qui à chaque instant, de près ou de loin, à court comme à long terme et différemment dans chaque cellule d’un organisme, gèrent le degré d'activation de chacun des éléments du patrimoine génétique que sont les séquences de nucléotides constitutives de l’ADN. Reproduites à l'identique dans le noyau de chaque cellule d'un organisme, ces séquences (ou gènes) ne sont ni modifiées ni supprimées par les processus épigénétiques (d'où le préfixe "épi"). En revanche, ces processus agissent en contrôlant le degré de mise en service (ou "degré d'activation") de chacune de ces séquences. Ils peuvent complètement inactiver une séquence en la "masquant", ou au contraire l'activer, mais à des degrés divers et de différentes façons. Dans ce dernier cas, si l'on se représente une séquence activée comme l'un des livres ouverts dans la "bibliothèque ADN", son environnement épigénétique détermine à quelle(s) page(s) ce livre est ouvert et quelles lignes en sont lues. Ou plus précisément, disposant du contenu d'information du livre tout entier, son environnement épigénétique peut ne "tenir compte" que de certaines parties de ce contenu en les combinant pour, littéralement, façonner une foule de protéines distinctes, chacune sur un "patron" différent (c'est-à-dire sur une combinaison différente des nucléotides constitutifs de la séquence du gène). On est donc ici très loin du cliché selon lequel, puisque la partie du patrimoine génétique directement liée à la production de protéines ne comporte que quelque 22'000 "gènes", la variété des protéines qu'une cellule pourrait synthétiser se limiterait à 22'000. En réalité, cette variété correspondrait plutôt à quelques centaines de milliers de séquences d'acides aminés distinctes [28].
euphorie hormonale : état de la femme enceinte, d'apparition parfois brusque et passagère, sous l'effet d'hormones telles que l'ocytocine (sentiment de serein contentement, réduction d'anxiété), les béta-endorphines (sentiments de plaisir, d'euphorie et de dépendance) – à noter que pendant le travail qui préside à l'accouchement, des taux élevés de ces hormones chez la parturiente l'aident à transcender la douleur et facilitent son passage à un état de conscience modifié qui la propulse «sur une autre planète»), la prolactine enfin, qui peut la faire «se sentir maternelle», ou faire se sentir maternel un homme qui en présente des taux élevés lorsqu'il est très impliqué avec son bébé. A noter encore que la prolactine, également produite par le bébé lui-même, semble jouer un rôle dans le développement de son système psycho-neuro-immunitaire (v. environnement humoral-tactile-affectif).
expert : ici, selon la définition ironique qu'en a donné Henry Kissinger, l’expert est: «celui qui a un intérêt à soutenir des opinions couramment exprimées» (et Kissinger de préciser que le fait d'avoir lui-même élaboré et défini le consensus à un haut niveau avait fait de lui un expert s'il en est).
G
gène : ici, chacun des quelque 22'000 éléments de notre ADN impliqués dans la formation des protéines via les multiples transcriptions possibles du message codé propre à chacun d'eux. Leur ensemble constitue notre génome (au sens restreint du terme), lequel ne représente guère que le 2% de notre ADN total (le 98% de cet ADN total constituant une partie essentielle de notre environnement épi-génomique [95]).
goût de vivre : acceptation enthousiaste du simple fait d'être en vie; tout chanceux qui a le goût de vivre est au bénéficie d'une "foi sauvage" lui permettant, entre autres, de composer avec la pression sociale ambiante sans s'y soumettre. Aussi va-t-il sans dire qu’une personne qui songe à procréer devrait jouir d’un solide goût de vivre.
H
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haptonomie : science humaine fondée par Frans Veldman [96] à partir d'observations cliniques sur lesquelles s'appuie un ensemble de pratiques tactiles et vocales d'approche affective d'une personne, propres à instaurer chez elle la certitude d'être accueillie en toute sécurité et à lui faire sentir dès avant sa naissance qu'elle sera «en de bonnes mains». Pour le fœtus, la voix de sa mère, dans le domaine des fréquences transmises par le "bol pelvien" (2'500-3'000 Herz), est avec les bruits cardio-vasculaires et intestinaux l'apport sonore le plus significatif.
M
marqueurs épigénétiques : modifications durables du degré d'activation d'un ou plusieurs gènes par des processus épigénétiques. Ces modifications sont toutefois réversibles; elles sont généralement "effacées" lors de la formation des gamètes à partir des cellules de la lignée germinale, mais certaines ne le sont pas et sont donc transmises à la génération suivante, par le père autant que par la mère. On ignore pour le moment si – et cas échéant dans quelle mesure – de tels phénomènes contribuent à l'évolution de l'espèce au même titre, par exemple, que le choix du partenaire, par la mère au moins autant que par le père [97]; [98].
médecine somatique : ensemble des spécialités médicales qui, a priori, ne prennent pas en compte les composantes psychiques de la santé des patients.
N
nos élites : pour nos médias, selon une acception relativement récente dans laquelle le pluriel fait l’impasse sur le sens premier (une élite), il s'agit d'élites politiques ou économiques. (Il faut bien reconnaître que si ces médias se mettaient à parler d'élites poétiques, ou artistiques, ou philosophiques, ou même scientifiques, cela sonnerait bizarrement).
nouveau savoir : désigne ici l'ensemble des éléments dont s'enrichissent nos connaissances depuis la révolution épigénétique, c'est-à-dire depuis que se multiplient et se confirment les observations qui viennent corroborer une intuition clinique déjà ancienne selon laquelle notre goût de vivre, notre santé et notre résilience sont déterminés par la qualité de l'environnement humoral-tactile-affectif dont nous avons bénéficié au cours de notre vie primale.
nouveaux parents: ceux qui prennent, ensemble, toutes dispositions pour se protéger du stress sociétal qui les menace directement, afin de protéger leur descendant, pendant sa période primale, des impacts biologiques indirects de ce stress. Ils prennent ces dispositions parce qu'ils ont compris que ces impacts épigénétiques auraient pour lui des conséquences néfastes à long terme.
O
observation : à la fois acte de captation et résultat de cet acte sous la forme de ce que nos sens ont perçu directement – ou indirectement à l'aide d'instruments qui les prolongent – et qui a contribué à accroître notre connaissance d'un objet donné. Dans tous les domaines de la connaissance, les résultats d'observations forment la base d'hypothèses (à tester par de nouvelles observations). Parfois, lorsqu'on a réuni des observations suffisamment nombreuses et fiables sur un objet, l'on s'en forme une conception relativement cohérente. Cette conception est alors appelée théorie. A noter qu'une théorie n'est jamais qu'une tentative de synthèse, forcément schématique et temporaire, de connaissances acquises par observation dans un ou plusieurs domaines.
P
pensée créatrice : tout ce qui, dans l’activité d'un ouvrier, artisan, artiste ou chef d'entreprise, fonde le génie humain en général et caractérise les qualités uniques d'une personne en particulier.
pensée unique : dans l'acception présente, c'est la traduction des intérêts du capital en termes idéologiques à prétention universelle. Formulée semble-t-il dès 1944 à l'occasion des accords de Bretton Woods, ses sources principales sont les grandes institutions économiques et monétaires. Elle correspond à un discours anonyme émanant d’organes d'information économique et de facultés des sciences économiques, repris par certains journalistes, essayistes, hommes politiques et médias de masse. Elle véhicule et renforce la seule doctrine autorisée par une «invisible et omniprésente police de l'opinion» [99]. En tant qu'idéologie hégémonique caractérisée par une fusion des pouvoirs des dominateurs – ou des régents – au détriment des existences individuelles de la majorité, elle réussit à créer un totalitarisme qui passe [presque] inaperçu. Elle peut se concevoir comme étant «le jeu de toute société, de tout groupe humain et de toute institution [fondé sur des dénis] qui conditionne la manière dont les individus vont pouvoir réfléchir: lorsqu'ils sont confrontés à un problème, certaines perspectives leur sont rigoureusement interdites, et certains angles d'attaque deviennent des angles morts de la pensée» [100].
période périnatale : période de vie autour de la naissance (c'est-à-dire avant, pendant et juste après la naissance).
période primale : période de sa vie où l'humain est le plus étroitement dépendant de son environnement humoral-tactile-affectif et où tout ce qui se passe en lui en fonction de cet environnement aura des conséquences durables – favorables ou non – sa vie durant. Telle que définie par le Primal Research Centre, la période primale s’étend de la conception jusqu'à la fin de la première année après la naissance. Vous trouvez sous database keyword search - birthworks, la multiplicité des articles de références ayant trait à cette période, laquelle comporte, entre autres, des expériences irremplaçables quant au développement de la relation à l'autre [101]. A noter que le nouveau savoir, loin de rendre caduque la théorie de l'attachement de Bowlby [13], ne fait qu'en confirmer la validité [4].
physiologie : la physiologie s'entend à la fois comme le domaine d'étude des fonctions vitales, et l'ensemble des processus qui normalement les assurent.
physiologie de la passion amoureuse : ici, la physiologie de la passion amoureuse désigne l'ensemble des fonctions de notre système nerveux qui, entre autres, sont à l'origine de la production accrue de certaines hormones contribuant à soutenir l'intensité particulière du sentiment amoureux au cours des quelque deux à quatre premières années suivant son déclenchement. Au delà de cette période, une production significative de la principale de ces hormones, l'ocytocine, n'est maintenue que dans la mesure où se sont développés, entre les partenaires, tendresse et attachement.
physiologie de l'accouchement : ensemble des processus vitaux instinctifs qui régissent toutes les phases de l'accouchement, dès la première, qui est le coup d’envoi donné par le fœtus. Ces phases se succèdent naturellement chez chaque femme selon sa nature propre, pour autant qu'aucune source d'incertitude n’en vienne rompre l’harmonie. Une sage-femme qui honore sa parturiente sait renforcer chez celle-ci le sentiment que son corps «sait déjà comment donner naissance». Entre particulier, elle devrait l'encourager à prendre une posture qui favorise l'ouverture du rhombus de Michaelis [125].
placenta : organe de l'embryon et du fœtus par lequel il est en contact avec le sang de sa mère pour son apport d'oxygène, de nutriments, vitamines et hormones qui lui sont nécessaires, et pour l'élimination de gaz carbonique et autres espèces chimiques dont il doit se débarrasser. Cet organe est également producteur d'un neurotransmetteur important pour le développement du cerveau embryonnaire [103]. A noter que les contacts extra-placentaires du fœtus avec sa mère, qui sont tout aussi indispensables à son développement intra-matriciel, sont régis par des apports sensoriels: sensibilités proprioceptive (équilibre et mouvement) et tactile de l'un comme de l'autre, gustative-olfactive, auditive, à la lumière.
pouvoir économique : équivalent monétaire de la dissipation de puissance individuelle (DPI). Selon Majid Rahnema et Jean Robert (in: La Puissance des Pauvres, Actes Sud, Paris 2008), il est toutefois impératif de prendre conscience d'une différence de qualité entre DPI et pouvoir économique. A ce titre, contrairement à l'anglais qui utilise le même mot (power) dans les deux cas, le français, avec deux substantifs distincts (puissance et pouvoir), facilite cette prise de conscience. Dans le sens biophysique qui est adopté ici sous le titre "Une thermodynamique du vivant", la dissipation de puissance individuelle est la quantité d'énergie que l'individu peut dissiper par unité de temps. Qualitativement, elle se distingue du pouvoir économique qui n'est que la quantité d'argent (qu'il s'agisse d'un revenu ou d'un capital) que l'individu peut dépenser (ou dissiper) par unité de temps dans le seul but de faire croître son capital à long terme par des investissements rentables. L'adage selon lequel "pour gagner de l'argent, il faut en dépenser" (notez l'opposition avec ce que pensent la plupart des employés, à savoir que pour dépenser de l'argent il faut en gagner) ne saurait masquer le fait que la rentabilité d'un investissement (c'est-à-dire sa contribution à l'augmentation du pouvoir économique de l'investisseur) se fait toujours aux dépens des ressources naturelles en général, et en particulier d'une appropriation d'une part de la DPI d'autrui. Le tout avec des dommages collatéraux pour l'humanité et son habitat que, tous, nous sous-estimons par ignorance ou – du moins pour certains d'entre nous – par feinte.
prévention primale : Toutes mesures propres à assurer la santé des individus au cours de leur vie primale, afin d'assurer leur santé en tant qu'adultes. Tel devrait être le premier objectif de la prévention structurelle, clairement distinct des objectifs plus traditionnels (prévention des addictions, prévention des maladies, prolongement de la durée de vie). Si ces derniers correspondent toujours aux attentes spontanées de la population en général, aujourd'hui ils relèvent davantage d'un luxe coûteux que d'une approche solidement fondée sur les développements récents des sciences du vivant.
Primal Health Research Centre : Ce centre, dédié à la recherche dans le domaine de la santé primale, publie une base de données qui s'enrichit, à mesure qu'elles paraissent, de toutes les nouvelles publications [104].
proches aidants du troisième type : parents, amis ou toute autre personne qui aide de nouveaux parents à pratiquer une prévention primale [http://publichealthnewparadigms.wikia.com/wiki/THIRD-TYPE_KIN_CAREGIVERS_%3F]. Il faut souligner qu'une aide de ce type, exceptionnelle à plus d'un titre, est infiniment moins contraignante que celle que nous devons tout naturellement, parfois plusieurs années, à un proche malade chronique ou très âgé.
procréer : donner la vie (en parlant autant de l'homme que de la femme); synonyme: engendrer.
productivité : vitesse de production de biens ou de services par le travail, ici dans le sens où ce dernier est plus ou moins réduit à un labeur (anglais labour), plutôt qu'il n'évoque un travail faisant appel à la pensée créatrice (anglais work).
promotion de la santé : stratégies de santé publique qui a connu plusieurs définitions au cours de l'histoire récente: a) (en 1974) «stratégie pour informer, influencer et assister les individus et les organisations afin qu'ils acceptent davantage de responsabilité et soient plus actifs dans les affaires relevant de la santé mentale et physique» [108], b) (plus récente) «tout ce qui vise au développement de mesures communautaires et individuelles propres à aider les gens à développer des styles de vie leur permettant de maintenir et d'améliorer leur état de bien-être» [109] et c) (plus récente encore) «science et art d'aider les gens à modifier leur style de vie de façon propre à les rapprocher d'un état de santé optimal» [110]. Les conceptions b et c de la "promotion de la santé" sont étrangement tenaces. Elles excluent toutes autres mesures spécifiques que celles qui consistent à aider des adultes à modifier leur style de vie. A ma connaissance, seul Leonard Syme [111], un courageux professionnel de la santé qui fondait son propos sur les résultats des études expérimentales à grande échelle et de longue durée qu'il avait lui-même dirigées aux Etats-Unis au cours de sa carrière, a publiquement démontré que chacune des tentatives dans ce sens s'était soldée par un échec. L'audience, composée essentiellement de jeunes professionnels de la santé publique, ponctuait chaque aveu d'échec par des rires signifiant qu'on ne pouvait pas croire que le résultat fût nul («the result was zero»). On ne devait pas penser différemment sept ans plus tard à Bruxelles alors même que, dans l'atelier préparatoire à une conférence européenne, on déplorait le piétinement de la "public-health lifestyle research" en dépit du nombre "excessif" [sic] d'études sur les déterminants du style de vie! La conclusion de Syme, qui en 2005 déjà recommandait qu'on abandonnât ce type de routine stérile, était pourtant claire: «Une transformation radicale de notre modèle de santé publique requerrait que (i) nous nous préoccupions davantage des problèmes de vie des gens dans la société, et (ii) moins des problèmes qui nous concernent nous dans cette profession». Cette conclusion sévère à l'égard de la profession – mais toujours d'actualité et en accord avec la définition la plus ancienne de la promotion de la santé (celle de 1974) – a l'immense mérite de pointer ce qui serait la base d'une promotion effective de la santé. Cette promotion-là serait centrée sur les problèmes de vie des gens, et en particulier des futurs parents. Elle nous conduirait naturellement à la seule prévention structurelle digne d'une véritable médecine des causes premières: la prévention primale, promotion de la santé "par excellence".
R
ravissement : ici, dans l'acception utilisée par Balzac (in Mémoires de deux jeunes mariées. Pl., t. I, p. 207): «[…] j'étais intérieurement en proie à une joie voluptueuse dans laquelle il me semblait que mon âme se baignait. Il n'y a qu'un mot pour t'expliquer ce que j'éprouve, c'est le ravissement». Mais plus largement, le ravissement pourrait être compris comme l'état de qui serait, littéralement, ravi [dans l'acception: enlevé sans transition] à sa conscience de mortel.
régent : en allemand, le régent (der Regent) est défini comme le remplaçant du souverain (Vertreter des Herrschers, Harrap's Universel, 1996). En français, il s'agit plus précisément de l'entité qui dirige pendant la minorité, l'absence ou la maladie du souverain (Petit Larousse, 2010). Ici, dans le contexte d'une démocratie, le régent est l'entité qui dirige un peuple à l'origine réputé souverain mais qui, suite à l'affaiblissement de la démocratie directe, se comporte en réalité tel un mineur face à un adulte, un absent (par résignation ou dépit) ou un malade (d'ignorance).
résilience : ici, facilité acquise avec laquelle une personne peut faire face à la survenue d'un manque ou d'un épisode traumatique de quelque nature que ce soit. Dans les années cinquante, sur l'île Kauai (dans l'archipel d'Hawaï), deux psychologues de l'université Davis en Californie, qui avaient examiné 837 nouveau-nés et les avaient suivis jusqu'à leur enfance, ont observé que parmi ceux chez qui allait survenir un manque ou un épisode traumatique qui aurait dû les condamner à présenter des signes souffrance durables, certains s'en sortaient grâce à des "qualités individuelles", les autres pas. Aujourd'hui, les théories de l'attachement en psychologie parlent plutôt d'un bon "tempérament", lequel est indépendant du patrimoine génétique. Le fait que seuls en soient pourvus les enfants ayant bénéficié de conditions favorables pendant toute leur vie primale a hélas été masqué par un malentendu. Malentendu largement médiatisé jusqu'en 2010, année où Boris Cyrulnik a enfin reconnu, sur la base de sa propre histoire [5], que ce "bon tempérament", ou ce "goût du monde" est une "acquisition préverbale très précoce, dès les premiers mois de la vie". Il s'agit là plus précisément de ce qui résulte d'empreintes épigénétiques favorables acquises au cours de la période primale, et donc correspond à la présente définition de la résilience.
S
santé primale : degré de bien-être dont jouit la personne au cours de sa vie primale, en fonction de son environnement humoral-tactile-affectif.
santé publique : selon une définition assez claire et générale de l'Institute of Medicine (1988), c'est «ce que nous, en tant que société, faisons collectivement pour assurer les conditions dans lesquelles les gens peuvent être en bonne santé» [106]. Selon l'OMS (2009), c'est «l'ensemble des mesures publiques ou privées organisées à l'échelle d'une population dans le but de prévenir les maladies, promouvoir la santé et prolonger la vie» [107]. Cette deuxième définition nous introduit au discours actuel des professionnels de la santé publique, à la fois stéréotypé et flou ne serait-ce qu'à cause des diverses définitions de la "promotion de la santé". Parmi celles-ci on trouve: a) (en 1974) «stratégie pour informer, influencer et assister les individus et les organisations afin qu'ils acceptent davantage de responsabilité et soient plus actifs dans les affaires relevant de la santé mentale et physique» [108], b) (plus récente) «tout ce qui vise au développement de mesures communautaires et individuelles propres à aider les gens à développer des styles de vie leur permettant de maintenir et d'améliorer leur état de bien-être» [109] et c) (plus récente encore) «science et art d'aider les gens à modifier leur style de vie de façon propre à les rapprocher d'un état de santé optimal» [110]. Les conceptions b et c de la "promotion de la santé" sont étrangement tenaces. Elles excluent toutes autres mesures spécifiques que celles qui consistent à aider des adultes à modifier leur style de vie. A ma connaissance, seul Leonard Syme [111], un courageux professionnel de la santé qui fondait son propos sur les résultats des études expérimentales à grande échelle et de longue durée qu'il avait lui-même dirigées aux Etats-Unis au cours de sa carrière, a publiquement démontré que chacune des tentatives dans ce sens s'était soldée par un échec. L'audience, composée essentiellement de jeunes professionnels de la santé publique, ponctuait chaque aveu d'échec par des rires signifiant qu'on ne pouvait pas croire que le résultat fût nul («the result was zero»). On ne devait pas penser différemment sept ans plus tard à Bruxelles alors même que, dans l'atelier préparatoire à une conférence européenne, on déplorait le piétinement de la "public-health lifestyle research" en dépit du nombre "excessif" [sic] d'études sur les déterminants du style de vie! La conclusion de Syme, qui en 2005 déjà recommandait qu'on abandonnât ce type de routine stérile, était pourtant claire: «Une transformation radicale de notre modèle de santé publique requerrait que (i) nous nous préoccupions davantage des problèmes de vie des gens dans la société, et (ii) moins des problèmes qui nous concernent nous dans cette profession». Cette conclusion sévère à l'égard de la profession – mais toujours d'actualité et en accord avec la définition la plus ancienne de la promotion de la santé (celle de 1974) – a l'immense mérite de pointer ce qui serait la base d'une promotion effective de la santé. Cette promotion-là serait centrée sur les problèmes de vie des gens, et en particulier des futurs parents. Elle nous conduirait naturellement à la seule prévention structurelle digne d'une véritable médecine des causes premières: la prévention primale, promotion de la santé "par excellence".
science : désigne ici, dans un sens restreint, l'ensemble des connaissances issues de résultats d'observation.
secteur des prestations de service [du système de santé suisse selon la citation [91]] : domaine des prestations directes et indirectes fournies aux patients, de celles du médecin à celles des nettoyeurs de ses locaux ou des salles d'un hôpital, en passant par celles des infirmières et infirmiers, des aides et de tout le personnel administratif et technique. Ce secteur a été considéré comme ayant une productivité relativement faible, car «les soins ne peuvent pas créer de la valeur; par ailleurs, ce secteur génère des coûts administratifs élevés» [91].
stress (à propos du) : En introduction à une somme éditée récemment au sujet des conséquences du stress sur le vivant [112], conséquences inextricablement liées aux activités biochimiques médiatrices des effets de l’environnement sur l'activation des éléments de notre patrimoine génétique, Fink souligne combien nos connaissances sont encore lacunaires. L'ouvrage met l'accent sur les effets physiques et psychiques du stress chronique sur les individus et la société: maladies neurodégénératives (telles la maladie d'Alzheimer et la maladie de Parkinson); altérations des fonctions immunitaires et leurs relations au cancer, aux maladies auto-immunes et virales; obésité; hypertension; diabète de l'adulte et autres composantes du syndrome métabolique, lequel a atteint les proportions d'une épidémie aux USA. Sur les plans physiologique et anatomique, deux observations sont confirmées: l'axe hypothalamus-hypophyse-corticosurrénale est responsable de la production de la principale hormone de stress qu’est le cortisol, et le volume de l’hippocampe (une partie de notre cerveau impliquée entre autres dans la fonction mémorielle) est susceptible de diminuer sous l’effet d'un état de stress chronique.
stress sociétal, ou stress chronique : Stress environnemental qui caractérise les sociétés compétitives inégalitaires. Sur la base de 208 études expérimentales dans lesquelles on a soumis des personnes aux situations stressantes les plus variées et mesuré leur taux de l’hormone clé du stress (le cortisol, dont la production est contrôlée par notre système nerveux central), deux auteures [113] ont montré que «les tâches qui incluaient une "menace de type évaluation sociale" (a social-evaluative threat)» étaient les plus critiques. Exécutées parfois publiquement, elles comportaient pour chaque personne – qu’elle soit "brillante" ou "insuffisante" – le risque que d’autres puissent juger négativement sa performance, menaçant ainsi son estime de soi. S’inspirant de ce travail, Wilkinson et Pickett [13] ont appelé «stress sociétal» un état de stress chronique qui nous menace tous, généré par l’ensemble des situations auxquelles nous sommes sans cesse confrontés dans nos sociétés industrielles, que nous soyons employés ou employeurs. Les trois épisodes d’un film de Jean-Robert Viallet, La mise à mort du travail (2009), illustrent bien le stress sociétal: «Dans un monde où l'économie n'est plus au service de l'homme mais l'homme au service de l'économie, les objectifs de productivité et les méthodes de management poussent les salariés jusqu'au bout de leurs limites. Jamais maladies, accidents du travail, souffrances physiques et psychologiques n'ont atteint un tel niveau [...]».
A noter que, contrairement au stress chronique, le stress aigu est un élément essentiel de la physiologie normale, en particulier dans le déroulement non perturbé de la naissance, tant pour le fœtus que pour la mère (voir p. ex. Michel Odent, La naissance d'Homo, le chimpanzé marin, Le Hêtre Myriadis, 2017).
A noter que, contrairement au stress chronique, le stress aigu est un élément essentiel de la physiologie normale, en particulier dans le déroulement non perturbé de la naissance, tant pour le fœtus que pour la mère (voir p. ex. Michel Odent, La naissance d'Homo, le chimpanzé marin, Le Hêtre Myriadis, 2017).
T
théorie : formulation qui sert à présenter le résultat d'un ensemble d'observations dans un cadre cohérent à un stade donné de nos connaissances. Forcément schématiques et généralement révisables, certaines théories peuvent paraître prétentieuses lorsqu'elles sont évoquées avec trop de confiance par leurs auteurs, un phénomène parfois aggravé par la méconnaissance, de la part de qui rapporte leurs propos, de ce qu'est en réalité une théorie. L'origine du mot n'est autre que «contemplation de ce qui est compréhensible» (Platon), et cette contemplation ne nous sert qu'à faire le point au cours du cheminement infini de notre acquisition de connaissances par l'observation.